Pourquoi le travail autonome s’est-il largement démocratisé au sein des compagnies
Le travail autonome, une réponse au besoin de flexibilité des compagnies
Il y a quelques années, beaucoup de compagnies étaient encore frileuses à l’idée de collaborer avec des travailleurs autonomes. Mais cette époque est bel et bien révolue : elles plébiscitent aujourd’hui largement les travailleurs autonomes, quelle que soit leur taille, jeunes pousses ou grands groupes. Et pour cause, les travailleurs autonomes offrent une grande flexibilité aux compagnies. Ils proposent des services à la demande qui s’adaptent aux besoins de ces dernières, et fonctionnent souvent en mode projet, une méthodologie de plus en plus utilisée au sein des organisations.
En travaillant avec des travailleurs autonomes, les compagnies réduisent par ailleurs leurs coûts de main-d’œuvre, car elles n’ont pas à payer de congés payés, d’assurance maladie ou encore de prestations de retraite. Elles économisent ainsi sur leur masse salariale. Avec le travail autonome, les compagnies réduisent aussi les risques, puisque les travailleurs autonomes portent la responsabilité financière de leur activité. En cas de difficulté, il est bien plus simple de mettre fin à la prestation d’un travailleur autonome que de licencier un salarié. Et c’est un avantage particulièrement décisif en temps d’inflation et d’incertitudes économiques.
Le travail autonome, une solution à la guerre des talents
Dans un monde où les compagnies ont de plus en plus de mal à recruter, le travail autonome s’impose comme une solution de rechange solide aux recrutements classiques. C’est particulièrement vrai dans les secteurs où la pénurie des compétences est très forte, comme dans la technologie et le numérique.
Les travailleurs autonomes ont souvent des compétences pointues dans des domaines techniques, et les compagnies peuvent faire appel à leur expertise pour des projets spécifiques, sur lesquels ils apportent une forte valeur ajoutée. La tendance est renforcée par l’émergence de multiples plateformes et intermédiaires qui rendent les travailleurs autonomes toujours plus accessibles aux compagnies en quête de talents.
L’entreprise étendue, facteur de développement du travail autonome
Le travail autonome s’est tellement démocratisé dans les compagnies que ces dernières déploient désormais des initiatives pour attirer et fidéliser leurs talents externes. Le travail autonome est ainsi progressivement intégré dans une gestion globale des ressources humaines. C’est pourquoi on parle de plus en plus de compagnie étendue.
Une entreprise étendue englobe toutes les parties prenantes qui participent au processus de création de valeur d’une organisation. Elle inclut donc les salariés, mais aussi les partenaires auxquels l’entreprise externalise une partie de ses activités, comme les agences, les sociétés de conseil ou encore les travailleurs autonomes. La demande des compagnies en profils externes est donc en plein essor pour une multitude de raisons. On observe également le phénomène inverse : le travail autonome séduit de plus en plus d’actifs, et ce, malgré le contexte économique actuel plutôt morose.
Pourquoi le travail autonome séduit-il de plus en plus d’actifs
L’avènement du travail autonome : une tendance de fond
Si on a pu penser que l’essor du travail autonome allait être une tendance passagère, force est de constater que le statut continue de séduire, et qu’il s’impose comme un mode de travail durable. Les travailleurs autonomes sont toujours plus nombreux en France : entre 2017 et 2022, les créations de micro-entreprises ont par exemple doublé, passant ainsi de 317 500 à 656 400, selon un rapport de l’Insee.
La crise de la COVID, la Grande Démission (Big Quit) et la crise actuelle dans le secteur technologique poussent par ailleurs de plus en plus de salariés à franchir le cap et à se lancer dans l’aventure du travail autonome.
Une perte d’attractivité du salariat
Les modèles de carrières ont profondément évolué. Si, il y a quelques décennies, il était encore commun de rester dans la même compagnie toute sa vie, il est désormais très courant de multiplier les expériences courtes, voire de changer de métier plusieurs fois au cours de sa vie professionnelle. Cette tendance de fond s’accompagne d’une perte d’attractivité pour le salariat. La sécurité et la stabilité qu’il apporte ne sont manifestement plus le Graal pour les travailleurs. Au contraire, les actifs se tournent de plus en plus vers le travail autonome pour :
- Obtenir de meilleures rémunérations, en particulier en ces temps compliqués d’un point de vue économique, où il est parfois difficile de voir son salaire évoluer en entreprise.
- Travailler sur une plus grande variété de projets, et les choisir dans une certaine mesure pour élargir leurs compétences et relever sans cesse de nouveaux défis.
Une soif de liberté et des attentes fortes en matière de qualité de vie
Le travail autonome séduit par ailleurs de plus en plus d’actifs, quel que soit leur sexe, leur âge, leur ancienneté ou leur métier, en raison de l’indépendance et de la liberté qu’il confère. De très nombreux salariés décident en effet de se lancer dans l’aventure du travail autonome pour pouvoir choisir leurs horaires, travailler d’où ils veulent et décider de leurs dates de vacances sans devoir demander d’autorisation à personne. Ils s’affranchissent ainsi de la hiérarchie et des contraintes du monde de l’entreprise, même si cette liberté est à nuancer : le travail autonome a bien évidemment lui aussi des contraintes!
À l’heure où le monde du travail est marqué par de fortes prises de conscience, beaucoup d’actifs font par ailleurs le choix du travail autonome pour pouvoir exercer une activité plus en phase avec leurs valeurs personnelles.
Pour conclure, le travail autonome offre finalement de nombreux avantages, tant pour les travailleurs autonomes que pour les compagnies. C’est ce qui explique pourquoi il est en plein essor, et ce, même en temps de conjoncture économique difficile.