Développement durable

Les dernières pratiques RSE pour réaliser des achats responsables

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à entamer une transformation profonde vers le Positive Impact, poussées par l’accélération des prises de conscience, les évolutions réglementaires, et les exigences croissantes de leurs clients, investisseurs et employés. La fonction Achats est aux premières loges de cette transformation. En effet, la plupart des acheteurs intègrent désormais des critères de performance environnementale et socio-économique à leurs activités. D’où l’émergence des “achats responsables” ou “achats durables”.

Mais où en est-on aujourd’hui ? Quelles sont les grandes tendances à ne pas rater en matière d’achats responsables ? Les évolutions en cours ? Tour d’horizon par LittleBig Connection.

Achats responsables : de quoi parle-t-on ?

Les achats responsables recouvrent l’ensemble des initiatives visant à minimiser les impacts environnementaux et sociétaux liés aux achats des entreprises, et à favoriser des pratiques plus éthiques et durables.

Ils s’appliquent à toutes les catégories d’achats, directs ou indirects et prennent en compte l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes. Ils intègrent par ailleurs toutes les étapes de la vie du produit ou du service.

Quelques exemples concrets d’initiatives d’achats responsables :

  • Généraliser l’usage de matériaux recyclables dans la chaîne de production
  • Mettre en place une politique de Travel Management responsable en limitant les déplacements ou en privilégiant les modes de transport plus écologiques
  • Faire appel à un prestataire de restauration d’entreprise engagé dans l’insertion professionnelle de publics éloignés de l’emploi
  • Opter pour un data center éco-responsable
  • Choisir des fournisseurs engagés dans la diversité et l’inclusion
  • Optimiser la supply chain en privilégiant les circuits-courts
  • Se fixer un pourcentage d’achats aurpès de TPE et des PME pour favoriser le développement de petits ecosystèmes

Où en est-on aujourd’hui en matière de RSE dans les achats ?

Les achats responsables sont déjà une réalité, voire une priorité dans bon nombre de grandes entreprises. Selon une étude publiée en 2022 par le cabinet Ernst & Young, 95 % des entreprises de plus de 500 salariés ont mis en place des actions liées aux achats responsables.

Parmi les directeurs et directrices achats interrogés dans cette étude, 92% affirment être attendus sur des critères RSE, là où leur fonction se limitait auparavant principalement à la prise en compte de facteurs et de KPI tels que les coûts, les délais et la sécurité de l’approvisionnement. La décarbonation et la sobriété énergétique sont par exemple désormais des préoccupations centrales au sein des départements achats.

Par ailleurs, de nombreuses grandes entreprises rendent aujourd’hui publiques leurs initiatives en matière d’achats responsables. C’est par exemple le cas de But, qui a dévoilé en 2022 une feuille de route RSE qui comprend un volet dédié aux achats responsables, ou bien de Capgemini, qui a récemment annoncé lancer un chantier dédié aux achats responsables.

Beaucoup d’entreprises sont donc déjà bien engagées dans leur démarche RSE, convaincues non seulement de la nécessité éthique de transformer leurs pratiques, mais aussi de la création de valeur qu’implique le Positive Impact.

Mais il reste néanmoins beaucoup de chemin à parcourir. Car l’importance donnée aux achats responsables ne se traduit pas toujours suffisamment dans les faits. Selon le 13e baromètre de l’Observatoire des achats responsables (Obsar), les départements achats ne sont que 58 % à avoir rédigé une politique ad hoc, et seuls 46 % ont pris des engagements publics et chiffrés.

Les grandes tendances en matière d’achats responsables

La RSE est donc désormais un sujet incontournable pour la fonction achats. Mais concrètement, quelles sont les grandes avancées en matière d’achats responsables ? Comment les achats responsables se concrétisent-ils ? Quelles sont les dernières pratiques à mettre en œuvre ? Voici notre sélection.

L’émergence de postes dédiés

Les achats responsables se professionnalisent. D’une part, grâce à un recours croissant des entreprises à la formation, et d’autre part, grâce à la mobilisation de plus en plus fréquente de ressources spécifiques sur les enjeux de RSE.

De nouveaux profils d’acheteurs dédiés au Positive Impact font ainsi leur apparition dans les départements achats. Leur rôle ? Assurer une veille réglementaire, sensibiliser aux enjeux environnementaux et socio-économiques, et surtout, conduire la transformation RSE de leur fonction, grâce à un plan d’action.

Le sourcing responsable comme nouvelle norme

De très nombreuses entreprises intègrent, depuis plusieurs années déjà, la RSE comme un critère de sélection de leurs fournisseurs. L’exigence de labels ou de certifications spécifiques telles que B Corp, les évaluations de fournisseurs avec des outils comme EcoVadis, les audits sur site, etc, sont des pratiques désormais courantes, en particulier dans les grandes entreprises.

En contrepartie, il est aujourd’hui fréquent de voir les entreprises s’engager via des chartes de relations fournisseurs responsables, qui visent à instaurer des relations durables et équilibrées, en encadrant par exemple les délais de paiement.

L’essor d’une démarche de co-construction avec les fournisseurs

Au-delà de sélectionner leurs fournisseurs sur des critères RSE, un certain nombre d’entreprises décident aujourd’hui d’accompagner ces fournisseurs dans leur démarche de Positive Impact. L’idée étant de mettre en œuvre des projets de co-innovation ou de co-investissement pour embarquer toutes les parties prenantes.

C’est par exemple ce qu’a choisi de faire le groupe LVMH, en co-investissant avec l’un de ses fournisseurs privilégiés, le géant du plastique Eastman, pour construire une usine de recyclage de plastique.

Une labellisation achats responsables qui gagne en importance

Le Label Relations fournisseurs et achats responsables (RFAR), créé en 2017, distingue les entreprises ou entités publiques françaises ayant fait la preuve de relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs. Il atteste notamment de la mise en œuvre des recommandations de l’ISO 20400, norme internationale sur les achats responsables.

De plus en plus d’entreprises se tournent aujourd’hui vers ce label reconnu, afin d’attester leur démarche d’achats responsables et d’officialiser leur engagement en matière de Positive Impact.

L’importance croissante du reporting en matière d’achats responsables

La communication autour des achats durables devient de plus en plus structurée et quantifiée. Les reportings, plus factuels et plus complets, permettent à de plus en plus d’entreprises de ​​communiquer en interne, mais aussi en externe dans le rapport développement durable de l’entreprise ou dans le reporting extra-financier.

Les bénéfices de ce type de reporting sont nombreux. Formaliser les engagements et les résultats permet en effet de faire progresser le niveau de transparence, pour que les entreprises ne puissent plus se contenter d’actions symboliques en matière d’achats responsables.

Achats responsables : qu’en est-il des achats de prestations intellectuelles ?

Chez LittleBig Connection, nous portons une attention particulière à une catégorie d’achats spécifique : les achats de prestations intellectuelles. La particularité étant qu’il s’agit d’achats de compétences et d’expertises, c’est-à-dire de biens intangibles par nature.

Alors comment s’applique le Positive Impact à cette catégorie d’achats ? Quelles sont les pratiques RSE des entreprises pour réaliser des achats de prestations intellectuelles responsables ?

Force est de constater qu’il existe encore peu d’initiatives concrètes en la matière. En effet, en raison de la pénurie des talents, les entreprises évitent, pour la plupart, de se fixer des contraintes supplémentaires dans le choix de leurs fournisseurs.

Et pourtant, les achats de prestations intellectuelles pèsent toujours plus dans les budgets. D’où la nécessité d’accélérer sur les initiatives de RSE appliquées à cette catégorie d’achats. D’autant plus qu’il existe un certain nombre de pratiques pour des achats de prestations intellectuelles à impact.

Quelques exemples : travailler avec vers des fournisseurs qui bénéficient d’une certification ou labellisation par un organisme reconnu tel qu’Ecovadis ou Lucie. Ou faire le choix de se tourner vers des prestataires engagés dans une démarche de diversité et inclusion. En travaillant par exemple avec des entreprises de services du numérique qui intègrent des collaborateurs en réinsertion professionnelle ou en situation de handicap.

Les achats de prestations intellectuelles responsables n’en sont donc qu’à leurs balbutiements, mais les pratiques RSE se développent petit à petit et s’imposeront sans nul doute dans les années à venir.

 

Pour conclure, s’il existe donc des disparités en matière de catégories d’achats, les achats responsables gagnent indubitablement en maturité. Les pratiques RSE qui s’imposent font d’ailleurs entrer la fonction dans une dimension stratégique inédite, positionnant le directeur achat comme un acteur fondamental de la révolution du Positive Impact au sein des entreprises.