Un contexte favorable à l’émergence de nouvelles responsabilités au sein des fonctions achats
Aujourd’hui plus que jamais, les sujets de Positive Impact font l’objet d’une réelle prise de conscience de la part des entreprises. Complexes et variés, ils couvrent une grande diversité de thèmes à l’image de de l’inclusivité, de la protection de l’environnement et de la solidarité économique. Ces problématiques demeurent difficiles à aborder dans leur ensemble, d’autant plus qu’elles prennent place dans un contexte toujours changeant où les lois et les organisations régulatrices n’ont de cesse d’évoluer.
Pour répondre à ces challenges inédits, de nouveaux postes fleurissent dans les départements achats des grandes entreprises. Qu’il s’agisse de fonctions liées au procurement sustainability, au procurement environmental ou encore à la diversité et l’inclusion, le but demeure le même : développer le Positive Impact à travers des achats spécialisés. Selon leur niveau hiérarchique, ces postes créent une politique responsable au sein des achats, gèrent les différentes catégories des achats (digital IT, marketing, achats directs produits finis ou non-finis) sous l’angle du Positive Impact et s’assurent de la bonne mise en place de la stratégie de l’entreprise sur les sujets les concernant.
En quoi consistent ces nouveaux métiers ?
Evoluant dans un cadre toujours soumis au changement, ces fonctions émergeantes s’exercent dans un nouvel état d’esprit. Loin du cliché de l’acheteur exerçant une logique du moindre coût, ces profils privilégient la qualité à la quantité. Ils se différencient en effet des profils plus traditionnels par leur recherche de fournisseurs proposant des services et produits respectant des valeurs définies au préalable.
Ainsi, ils mettent en place une politique d’achats respectueuse des enjeux de protection de l’environnement, de développement économique et de progrès social selon les priorités de leur entreprise. Leur but est que ces préoccupations éthiques occupent une place importante à chaque étape des achats, de la négociation de contrats jusque dans la coordination de la chaîne logistique. Cela peut passer par un recours favorisé aux énergies vertes, un usage systématisé des matières recyclées, l’achat de matériel informatique reconditionné, l’emploi sur le long terme de personnes en situation de handicap ou encore l’utilisation d’emballages recyclés. In fine, leur action vise à s’inscrire dans une démarche de Positive Impact plus large développée par la direction.
Pour ce faire, les acheteurs sensibilisés aux thématiques du Positive Impact peuvent aussi choisir de se tenir prêts à accompagner leurs fournisseurs dans leur transition plutôt que de mettre de côté ceux qui ne satisferaient pas immédiatement leur cahier des charges. Cela passe par exemple par la production de rapports portant des recommandations voire des plans d’actions. Ces nouveaux profils ont en effet conscience que sans cette empathie et cette posture de collaboration, ils risquent de se retrouver dans l’impasse pour trouver les bons interlocuteurs avec qui réaliser des achats responsables.
Dans la grande majorité des cas, ces acheteurs ne sont pas des spécialistes du Positive Impact. Afin de mener à bien leurs tâches, ils doivent donc pouvoir trouver un support au sein de leur entreprise. Il est ainsi capital de les former régulièrement, notamment sur le domaine des réglementations appelées à devenir de plus en plus techniques et contraignantes.
Bientôt des postes dédiés aux achats de prestations intellectuelles responsables ?
Face à ce sujet majeur mais peu simple qu’est le Positive Impact, les départements achats se situent à des niveaux de maturité variables et tout particulièrement dans le domaine des prestations intellectuelles (PI). Les entreprises comptant des profils éduqués aux thématiques sociales et environnementales restent en effet rares.
Si les achats de PI demeurent peu impliqués sur les sujets de Positive impact, cela s’explique essentiellement par la particularité de ce domaine. De fait, l’application des critères traditionnels de Positive Impact semble plus délicate à mettre en place dans ce domaine portant sur des expertises et des savoir-faire et non pas des marchandises.
Pourtant, des solutions existent pour favoriser l’investissement du secteur des PI dans ces sujets de plus en plus considérés. Intégrer des critères de sélection de fournisseurs comme l’engagement dans la démarche RSE, la performance extra-financière, la reconnaissance par une norme, un label… est une première voie. Une deuxième voie mène au choix de prestataires engagés dans une démarche d’inclusion, à l’image de certaines ESN comptant des collaborateurs en réinsertion professionnelle ou de certaines agences proposant des profils de personnes en situation de handicap. Beaucoup d’autres restent à imaginer par les concernés.
Les département achats ont ainsi un véritable rôle à jouer dans la stratégie de Positive Impact élaborée par l’entreprise. Pour ce faire, ces fonctions doivent faire évoluer leurs process et prendre de nouveaux critères en compte. Grâce aux dynamiques inédites qu’ils sont à même de repérer ou insuffler, ils peuvent porter une vision nouvelle des achats.