Les semi-conducteurs, un marché particulièrement stratégique en 2024
Un composant vital pour de nombreuses industries
Les semi-conducteurs sont ces composants qui peuvent être tour à tour isolants ou conducteurs d’électricité, et qui sont intégrés à la plupart des appareils électroniques que nous utilisons au quotidien : smartphones, ordinateurs, réfrigérateurs, cafetières, voitures…
Ils jouent également un rôle essentiel dans l’industrie 4.0, car la transformation digitale des lignes de production s’accompagne de nouveaux équipements comme des systèmes de gestion des données, des capteurs intelligents ou encore des dispositifs IoT, qui sont pour la grande majorité, équipés de semi-conducteurs.
De très nombreuses industries sont ainsi devenues dépendantes aux semi-conducteurs, et vulnérables aux perturbations qui affectent leur processus de production. En 2021, par exemple, la crise du Covid a engendré la fermeture temporaire de plusieurs grandes fonderies de semi-conducteurs, ce qui, par effet de ricochet, a paralysé une multitude d’usines, notamment dans le secteur automobile. D’après Capital, les constructeurs auraient perdu plus de 200 milliards de chiffres d’affaires à cause de cette pénurie.
Production de semi-conducteurs : des enjeux géo-économiques cruciaux
La production des semi-conducteurs est très polarisée. Taïwan est en effet historiquement l’épicentre mondial de la fabrication de ces matériaux. Selon les données de TrendForce, TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company Limited), le plus grand fabricant Taïwanais, représenterait même à lui seul, une part de marché d’environ 58% à l’échelle mondiale.
Mais les relations géopolitiques tendues entre Taïwan et la Chine plongent actuellement la région dans une situation d’incertitude, qui met en péril la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs.
Il devient donc impératif et même urgent, pour l’industrie, d’explorer des alternatives et de diversifier les lieux de production des semi-conducteurs à l’échelle mondiale, pour garantir un approvisionnement stable.
La course aux compétences dans l’univers des semi-conducteurs
Une quête de compétences pressante en Europe et aux Etats-Unis
Si de nombreux leaders du secteur des semi-conducteurs sont occidentaux, et notamment américains, tels que Qualcomm, Applied Materials, ou Lam Research, leurs infrastructures de production, et notamment les fonderies, sont essentiellement implantées en Asie. Les talents spécialisés en la matière sont donc rares en Europe ou aux Etats-Unis.
Or le besoin en expertise se fait de plus en plus sentir au sein des grandes puissances occidentales : les Etats-Unis et l’Europe ont en effet tour à tour lancé des “Chips Acts”, d’ambitieux plans d’investissement pour garantir la sécurité de leurs approvisionnements et renforcer leurs capacités de production en matière de semi-conducteurs. Ces politiques renforcent donc le besoin en compétences spécialisées.
Une pénurie de talents particulièrement critique
Aux Etats-Unis, sur les 115 000 emplois susceptibles d’être créés dans les semi-conducteurs d’ici 2030, 67 000 pourraient rester non pourvus, selon une étude du cabinet Oxford Economics. Parmi ces profils : des techniciens, des experts en IT, mais aussi et surtout des ingénieurs. Une usine TSMC est d’ailleurs actuellement en construction en Arizona, et son ouverture, initialement prévue en 2023, a été repoussée à 2024, faute de main d’œuvre qualifiée pour la faire fonctionner…
En France, la création de nouvelles usines de production en Isère, notamment par les entreprises STMicroelectronics et Soitec, vont s’accompagner de la création d’environ un millier de postes dans le bassin grenoblois. Mais comme l’explique La Tribune, la question de savoir s’il y aura assez de candidats pour combler les besoins reste entière.
Les Etats-Unis et l’Europe tentent de miser sur la formation, mais il est peu probable que ce soit suffisant pour répondre au besoin de compétences à court et moyen terme. Les acteurs de l’industrie s’accordent donc à penser que la réponse immédiate est plutôt à aller chercher du côté de l’Asie.
Semi-conducteurs : de nouveaux viviers de talents incontournables en Asie
L’Inde ou le Vietnam, bien placés dans la course aux compétences
L’Asie a actuellement une longueur d’avance dans la course technologique qui règne au sein de l’industrie des semi-conducteurs. Au-delà de Taiwan, l’Inde a par exemple développé sa propre industrie de production de semi-conducteurs, grâce, notamment, à une ambitieuse politique de subventions. Le pays est en train d’émerger comme le deuxième hub mondial de production électronique, derrière la Chine, et concentre actuellement près de 20% des ingénieurs de conception de circuits intégrés dans le monde, d’après l’Usine Nouvelle.
Résultat : les Etats-Unis, puis l’Union Européenne ont conclu des accords avec l’Inde en mars puis en novembre dernier, pour approfondir leur coopération dans les semi-conducteurs. Le groupe américain Applied Materials a même commencé à investir dans le pays pour le conditionnement et l’assemblage de ses semi-conducteurs.
Le Vietnam émerge également comme un précieux vivier de talents, et pourrait devenir l’un des plus importants centres mondiaux de fabrication de puces et de semi-conducteurs. D’après le Courrier du Vietnam, le pays compte en effet notamment pas moins de 11 établissements de formation proposant des programmes académiques étroitement liés à l’industrie des semi-conducteurs et des puces électroniques. Plus de 40% des diplômés des collèges et universités du Vietnam se spécialisent d’ailleurs dans les sciences et l’ingénierie.
Le Vietnam abrite la plus grande usine d’assemblage de puces d’Intel et est également un centre de production majeur pour les géants sud-coréens Samsung et LG. D’après Reuters, le fabricant de puces néerlandais ASM a d’ailleurs déjà annoncé de futurs investissements dans le pays.
Trouver le bon partenaire pour sourcer des compétences spécialisées à l’international
Face à la rareté des compétences spécialisées en Europe et aux États-Unis, l’industrie des semi-conducteurs s’oriente donc de plus en plus vers l’Asie pour combler ses besoins en compétences. Cette tendance concerne tout autant le recrutement de talents internes que le recours à des prestataires externes, une solution fréquemment privilégiée par les entreprises.
Mais sourcer des prestataires externes à l’étranger peut s’avérer complexe, et requiert une connaissance approfondie des marchés locaux. La meilleure solution est donc bien souvent de se tourner vers un partenaire spécialisé comme LittleBig Connection.
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