Développement durable

Frédéric Taret, Leader des compétences durables : une mission pionnière

Nommé Chief of Staff & Skills Leader Sustainable Development de Decathlon l’an dernier, Frédéric Taret assume des responsabilités encore rares. Pourtant, ce type de poste est appelé à être la norme de l’entreprise de demain. Pour Forward, il a accepté de nous livrer les coulisses de ce nouveau rôle à l’avenir prometteur et son impact sur l’entreprise.

Ingénierie ou durabilité : pourquoi choisir ?

Après des études d’ingénieur, j’ai commencé à travailler pour Decathlon en tant que directeur technique. 29 ans plus tard, j’y suis encore et mon bagage s’est rempli de compétences multiples ! Mon parcours au sein de l’entreprise m’a en effet permis d’appréhender de nombreuses problématiques liées à la production, à la conception mais aussi à la formation.

En 2022, mon chemin au sein de Decathlon prend un nouveau tournant : je rejoins l’équipe Développement Durable avec la responsabilité de Leader des compétences durables. Cette opportunité m’a permis de concrétiser une envie que je nourrissais depuis quelques temps déjà, étant personnellement très intéressé par les sujets de la durabilité.

Des responsabilités multiples pour un but unique

Pour résumer ma mission, je dirais que je suis en charge de construire la filière développement durable de Decathlon. Il y a premièrement un volet « Création » puisque je dois identifier les métiers à créer que l’on ne connait pas encore bien. Nous cherchons ainsi à développer des expertises utiles à la durabilité, que ce soit par exemple sur le climat, la biodiversité ou la pollution des eaux par le plastique. Cela concerne aussi la communication – comment avoir le ton juste – et la mesure de la performance – quels sont les KPI les plus pertinents.

D’autre part, on trouve le volet « Existant ». Sur les postes déjà existants, notre enjeu est de proposer une solution de montée en compétences dirigée vers la durabilité pour chacune de nos équipes. Nous travaillons sur les “gestes métiers” afin que les collaborateurs agissent en faveur du développement durable. Et l’échelle est conséquente : chez Decathlon, on référence entre 300 et 400 métiers !

Notre but est d’agir prioritairement directement sur au moins 100 d’entre eux. Pour calculer la priorité de chaque métier, nous définissons son impact et nous le multiplions par le nombre de personnes qui l’exercent. Par exemple, pour notre empreinte carbone, notre levier-clé réside dans les métiers en lien avec l’achat de matières premières et le produit. Et pour cause : les produits représentent à eux seuls 80% de l’empreinte sur toute la chaine de valeur ! Pour construire la filière développement durable de Decathlon, nous travaillons de manière transversale avec les Responsables Métiers qui œuvrent filière par filière.

Toujours plus loin

Le Hub Développement Durable de Decathlon s’est structuré à partir de 2015, ce qui nous amène à notre ambition actuelle de porter le sujet encore plus loin. Auparavant, on s’organisait avec un réseau de relais du Développement Durable pour chaque groupe de métiers. Aujourd’hui, nous repensons notre organisation interne afin de gagner en puissance dans la mise en œuvre de nos stratégies. Par exemple, des leaders de la transformation environnementale vont se mettre en place, et structurer leur réseau, pour incarner et mener ce changement aux côtés des leaders d’activité.

Cette responsabilité sera formalisée par un mandat, il ne s’agit plus de volontariat. Aussi, on passe d’une organisation de relais à une organisation structurée avec des personnes dédiées. Par ailleurs, chaque métier est appelé à se transformer en profondeur. Par exemple, les financiers intègrent progressivement dans leur périmètre l’extra-financier : les Chief Financial Officers vont donc progressivement devenir des Chief Value Officers. Ce processus n’est qu’en phase de démarrage mais il est porteur de beaucoup d’attentes.