Dans notre étude « Les grands groupes qui font rêver les freelances », nous nous sommes interrogés sur les types d’entreprises les plus plébiscités par les indépendants et notamment par le prisme de la taille d’entreprise. D’après vous, les grands groupes sont-ils mieux ou moins bien positionnés que les startups dans la course à l’attractivité auprès des freelances ?
Il est certain que l’image de marque plus jeune et dynamique que présentent les start-ups et scale-ups par rapport aux grands groupes peut être un facteur de choix pour les indépendants, surtout pour les plus jeunes. Mais il y a un vrai travail de dépoussiérage qui est fait côté grandes entreprises, même si le chemin est long et que la transition dans l’esprit des gens ne saurait être immédiate.
Il y a un élément qui me paraît essentiel, c’est la preuve sociale. Obtenir une mission dans une grande entreprise connue de tous, c’est une vraie réassurance pour un freelance. N’oublions jamais qu’un freelance travaille pour lui et doit donc s’occuper de son propre marketing. Et puis, c’est toujours une fierté de pouvoir dire qu’on travaille pour un groupe à forte notoriété.
Selon vous, quels profils de grands groupes attirent le plus les freelances ?
À mon sens, cela dépend beaucoup des individus. On note évidemment quelques tendances de secteurs, avec l’essor des milieux liés au monde du divertissement, des nouveaux médias, de la gastronomie (surtout en France !), ou encore du gaming.
Par ailleurs, l’impact positif de la mission sur la société a tendance à prévaloir de plus en plus. C’est d’autant plus important pour les freelances, étant donné qu’ils s’inscrivent par définition dans cette nouvelle mouvance du travail et sont avides d’expériences et de nouveautés. N’oublions jamais que les freelances deviennent freelances justement pour avoir le choix et travailler en accord avec leur système de valeurs.
Les résultats de notre enquête montrent qu’à l’heure de choisir une mission, les freelances positionnent l’intérêt du projet comme critère numéro un, avant même la rémunération. Est-ce une tendance que vous constatez chez les freelances que vous accompagnez ?
Pour moi, tout a à voir avec le système de valeurs des freelances et ce d’autant plus avec les générations Y et Z qui arrivent. Le travail doit désormais être en lien avec les valeurs personnelles de chacun et doit répondre à la quête de sens menée par les individus. Finalement, ce n’est pas tant la taille de l’entreprise ou les légères différences de taux journalier moyen (TJM) qui importent sinon la nature de la mission.
Quels autres critères sont à privilégier selon vous, pour un freelance en recherche de mission ?
Le TJM est un élément clé et le premier qui me vient à l’esprit. Mais il n’est pas le seul. On retrouve aussi la possibilité de construire une relation à long terme via des renouvellements de missions. Un freelance va privilégier aussi le grand groupe qui va lui procurer le plus de réassurance sur son CV.
Enfin, un indépendant peut être freiné si l’offre de mission ne propose pas de pouvoir travailler à distance. C’est pourtant cette flexibilité qui permet au freelance de s’assurer de ne pas tomber dans du salariat déguisé. D’autant plus qu’en tant que professionnel externe, un freelance sait parfaitement comment faire pour rendre ses livrables à temps et dans les meilleures conditions possibles, sans avoir un besoin de supervision quotidienne.
Vous avez beaucoup écrit au sujet de l’entreprenariat au féminin : qu’avez-vous à dire aux grands groupes qui souhaitent travailler avec plus de femmes freelances ?
Il faut savoir qu’une femme freelance en congés maternité ne touche pas grand-chose par jour et se retrouve souvent dans une situation indélicate au moment de reprendre son activité, si elle ne peut pas compter sur ses anciens clients. J’encourage donc les grands groupes à rassurer les femmes freelances partant en congés maternité sur la possibilité de pouvoir collaborer à nouveau pour de prochaines missions : c’est important pour préserver leur relation avec ces talents.