Bonjour Heather et merci d’avoir accepté notre invitation. Peux-tu nous parler de la mission que tu réalises avec LittleBig Connection ?
Avec plaisir ! En ce moment, j’anime des ateliers 2 tonnes pour une entreprise. Il s’agit d’une formation ponctuelle de trois heures qui porte sur la transition écologique. Son but est de sensibiliser les participants sur l’empreinte carbone tout en activant l’intelligence collective.
Tu parles d’intelligence collective… Comment se déroule cet atelier précisément ?
Très concrètement, c’est un grand jeu de 8 tours – 4 tours individuels et 4 tours collectifs – au cours desquels les participants découvrent progressivement la perspective de la vie en 2050. Pourquoi 2050 ? Parce que nous devons diviser par 5 notre empreinte carbone à cette échéance.
A chaque tour qui passe, les années avancent et la projection se fait de plus en plus lointaine. On s’imagine ce qu’il sera encore possible de faire pour respecter la réduction attendue de notre empreinte carbone. Lors des tours individuels, on s’appuie sur notre empreinte carbone personnelle et lors des tours collectifs, chacun prend part à un jeu de rôle comme un conseil de ministre, un vote de budget ou encore une séance de l’Assemblée Nationale. Le tout dernier tour est l’occasion de faire un consensus sur des choses et de comprendre sur quels sujets on peut tous s’entendre.
Cette formation a l’air très immersive ! Qu’en retirent les participants selon toi ?
Avant de commencer la formation, l’empreinte carbone comme la perspective de la vie dans 26 ans reste un concept très abstrait pour beaucoup. Grâce à l’atelier, ils entrent pas à pas dans ce sujet, notamment en calculant leur empreinte carbone. Plus encore, avec les actions prises au fil des tours, ils voient concrètement comment faire pour baisser leur empreinte carbone, que ce soit à l’échelle individuelle ou collective. Autre point important : cet atelier aborde plein de thématiques différents comme les frontières planétaires, la biodiversité, l’impact de l’industrie agroalimentaires… Le problème est vraiment pris sous tous ses aspects dans cet atelier très complet.
Tout cela fait que c’est l’un des ateliers que je préfère car les participants voient l’impact de leurs efforts et comprennent que chaque écogeste compte. Ils réalisent également l’importance des acteurs économiques et politiques tout comme de ce que l’on appelle « l’influence ». D’ailleurs, l’atelier ouvre les yeux sur le fait que pour que ces acteurs importants passent à l’action, votent des lois et investissent du budget, il faut un début de mouvement social. C’est donc une formation motivante où les gens sortent en ayant pris une claque mais en ayant aussi des clés concrètes pour initier un changement.
Je suis sûre que ton travail passionnerait nombre d’indépendants. Comment es-tu arrivée à réaliser ce type de missions ?
Auparavant, je travaillais dans la pédagogie avec des enfants et des enseignants. J’ai créé une société autour de la formation pour améliorer la manière d’enseigner l’anglais aux enfants. J’ai donc toujours touché de près ce côté pédagogique. Puis j’ai été consultante pendant trois ans. Au cours de cette expérience, j’ai compris que je voulais travailler dans la transition durable et continuer l’accompagnement des petits et leurs enseignants et leurs familles.
Je me suis alors appuyée sur des relations que j’ai tissées dans le Nord de la France pour créer un programme scolaire à destination des enfants, co-écrit avec des ingénieurs. Cette activité continue et se porte bien mais il est difficile de vivre de la vie associative. J’ai donc décidé de tirer parti d’autres de mes compétences comme le fait que j’anime des Fresques du Climat. Aujourd’hui je continue cette activité de manière professionnelle afin de financer mon programme scolaire.
Etant très renseignée sur la question, quels sont selon toi les grands enjeux en durabilité aujourd’hui pour les entreprises ?
Ce qui est vraiment important, c’est le socle commun des connaissances. Les participants de mes ateliers ont souvent des images un peu floues et peu positives sur les enjeux du développement durable avant de commencer l’activité. Leur imaginaire est soit nourri des émissions catastrophes – donc pas très motivant – soit des témoignages dans les médias qui présentent l’écologie comme la cause de tous les maux. Certains associent même parfois l’écologie à un parti politique… Il faut donc que tous aient un socle de connaissances. C’est super important.
Par ailleurs, j’identifie le mouvement citoyen comme le grand enjeu du développement durable. Il faut qu’une partie de la population se mette en mouvement pour que les acteurs économiques et politiques passent à l’action.
Tu sembles très engagée. As-tu d’autres projets liés à ce sujet par la suite ?
Oui, début mars je pars faire du vélo sur la côte Est états-unienne pendant trois mois. Le but de ce projet est d’aider les outils comme l’atelier 2 tonnes à s’essaimer dans cette zone. Ce voyage aura d’ailleurs lieu pendant un moment stratégique : les primaires des présidentielles.
Il y a en effet un vrai besoin de motiver et former les gens sur place pour qu’ils prennent part à leur tour à des ateliers comme la fresque du climat… et qu’ils le partage eux-mêmes à d’autres ! Là où je suis, dans le Nord de la France, on a une grande communauté dans laquelle on se motive entre nous, on participe aux marches ensemble etc. Mais ce n’est pas le cas partout ! Ce climate tour, c’est donc d’abord ça : inviter tout le monde à se joindre à notre cause.
Comment peut-on t’aider à accomplir ce projet ?
Chacun peut m’aider selon ses possibilités en participant au crowdfunding. Et pour en savoir plus, on peut bien entendu se rendre directement sur notre site !